C’est ça qu’on m’a dit
On m’a dit, si tu as un projet, c’est ça qu’on m’a dit, et j’ai un projet.
Le projet consiste à faire de toutes choses moi, à me prendre là et là sur toutes les choses que croise le corps et qui sont sujettes à le porter, à ce que je vois, à ce que j’entends, à ce qu’imaginent toutes les images ici et là, à ce qui derrière vient déchirer ce que je vois et poser son autre là.
Ce sont des vidéos, de courts textes, des sons et une voix.
C’est une image qui vibre au son de la voix et qui laisse passer des ombres et des formes. C’est une voix qui dit et un corps qui fait différemment quand la bouche sort les sons jusqu’à perdre la voix partout autour. C’est un son et puis rien, rien que silence qui se joue de tout et se porte sur tout pour effacer toute trace de moi, des sons perdus sans même d’écho. Ce sont quelques textes qui reviennent, toujours dans un sens et un autre, itèrent jusqu’à boucler et tourner, tourner et tourner jusqu’à s’effondrer sur eux et m’emporter encore. C’est une interface et une suite de 1, de 0, toute la création dans deux chiffres et trois requêtes, la langue de tous.
C’est la réalité déchirée qui ne se referme plus, sauf que la déchirure c’est vous. C’est une voix qui vient de derrière, attaque le cerveau par la nuque, et dans un réflexe cognitif devient la votre. C’est la voix de tous qui prend votre timbre, vous êtes identifiés.
C’est un alcoolique, il vit complètement enfermé et tout ce qu’il voit c’est juste ce qui sort de sa vie complètement déformé. Comme il est complètement enfermé, il fait de tous ses mouvements des mouvements amplement exagérés, il est désordonné. Lui il vit, il vit tellement enfermé que tout ce qu’il vit il le pousse dehors, de sorte que tout ce qu’il voit est sa vie complètement dehors. Il vous affiche, il se met sur vous et il se parle et en dedans de lui il y a juste l’alcool pour déformer les sons.
Le projet consiste à articuler la personne de tout ce qui la fait dans 12 processus au moins un par mois.
Le projet, je veux le réaliser sur la revue des ondes.
On m’a dit, si tu as un projet, c’est ça qu’on m’a dit et j’ai un projet et le projet c’est : voilà.